Les illustrateurs en mode "bonus" ?


Le mois dernier j'ai eu la chance de vivre de l'intérieur le 30ème salon SPIEL d'Essen. Ce salon, c'est LE salon où tous les différents représentants du petit monde ludique se retrouvent tous les ans : éditeurs, auteurs, illustrateurs, distributeurs, revendeurs, joueurs, ma sœur. Ha non, elle, elle n'y était pas. Pardon.
 
Cet événement est connu et reconnu par toute la profession et bon nombre d'articles voient le jour après l'événement.
Ces articles relatent telle ou telle sortie de jeu, telle ou telle rencontre, tels ou tels achats de masse ramenés à grande peine dans de petits coffres de voitures où les joueurs se sont entassés pour réduire les frais de déplacement...
 
Y étant dans un cadre de travail d'animation, je n'ai guère eu beaucoup de temps pour flâner au gré des kilomètres d'allées qui bordent les très nombreux stands des 9 halls remplis comme des œufs durant le salon. J'ai quand même pu m'apercevoir de certaines choses que je tenais à vous confier par ces quelques lignes, car moi aussi, je m'en vais vous faire un petit compte-rendu personnalisé.
 
Pour info, le hall 5 fait environ la taille d'un demi terrain de foot . Et même si tout n'est pas utilisé, ça fait quand même un peu de surface ...
 
Comme je vous l’ai dit, tout ce que la profession du monde ludique mondial compte comme rouages étaient présents et certains d’entre eux étaient bien visibles.
 
En premier lieu, les animateurs de jeux de société. Cette catégorie à laquelle j’appartiens, était présente pour expliquer les règles de jeux aux nombreux joueurs qui n’attendaient que cela. Les maisons d’édition comptent sur ces animateurs pour assurer le lien vers les joueurs. Là, maîtrise de deux langues obligatoire car, ne l’oublions pas, nous sommes en Allemagne : français/anglais, allemand/anglais, allemand/français, c’est la base de la communication dans ces cas-là. Pas toujours facile, mais on y arrive.
 
Autre catégorie assez visible pour qui les a déjà vus en photo : les auteurs de jeux. La raison de leur présence est évidente et la rencontre auteur-joueurs est toujours un plaisir pour les uns comme pour les autres. De plus, bon nombre de rendez-vous d’affaire entre auteurs et éditeurs se déroulent durant le salon.
 
Dernière catégorie que j’évoquerai ici, les illustrateurs de jeux. Alors eux, leur cas est un petit peu à part. Ils n’ont ni vocation à expliquer le jeu qu’ils ont illustré, ni le loisir de se pencher sur la prochaine charte graphique de l’éditeur avec lequel ils aimeraient travailler. Non. Leur présence est en quelque sorte un « bonus » pour les joueurs. Assis derrières des montagnes de boîtes que les joueurs peuvent acheter, les illustrateurs une fois bien installés, ouvrent leurs crayons pour ne les refermer qu’après un nombre incalculable de dédicaces ! Quel intérêt me direz-vous ? Et bien certains joueurs, dont votre serviteur, adorent avoir le fond de leur couvercle de boîte de jeu gribouillé de manière personnalisée.
 
 
Au-delà de ce « bonus en boîte colorée», un salon comme Essen est l’endroit où croiser de très nombreux illustrateurs qui, lorsqu’ils en ont terminé avec les dédicaces, sont hyper disponibles pour une petite discussion. Il est alors aisé de réaliser que les illustrateurs sont des personnes comme vous et moi, avec deux bras, deux mains, dix doigts… Sauf qu’eux, quand ils laissent voyager la mine un crayon sur un coin de table en papier au restaurant, tout de suite, cela ressemble à quelque chose …
 
 
Au gré  de mon petit temps libre, j’ai pu croiser YUIO, BONY, Tony ROCHON, PIERÔ, Vincent DUTRAIT et Marie CARDOUAT. D’autres étaient aussi présents, mais, à mon grand désespoir,  je les ai loupés : NAÏADE, Martin VIDBERG, Chiara VERCESI et Valentina PASTORINO, et bien d’autres certainement.
 
YUIO est grand. Vraiment très grand...
 
Une fois de plus, j’ai pu constater la gentillesse de ces personnes et regretter, encore, de ne pas pouvoir passer plus de temps avec eux. Certains viennent tous les ans car ils sont eux-mêmes joueurs. D’autres viennent spécifiquement donner un coup de pouce à la mise en valeur du jeu sur lequel ils ont travaillés. En tous, tous arboraient un grand sourire et une disponibilité sans faille.
 
Vincent DUTRAIT a ce petit quelque chose dans le regard ...
 
Je me pose dès lors une question. Les joueurs viennent-ils pour acheter une nouveauté spécifique qu’ils ont repérée auparavant et profitent de la présence de l’illustrateur  pour la faire dédicacer ? Où décident-ils d’acheter un jeu qui n’était pas sur leur liste et dont ils ne savent que peu de chose mais le font quand même car une dédicace se fait dans une boîte achetée sur place et qu’il serait dommage de laisser passer l’opportunité d’un gribouillis personnalisé ? (respiration...) 
En résumé : les illustrateurs sont-ils des "incitateurs d'achat" ou des "bonus post-achat" ?
 
Une seule chose est certaine. Lorsqu'ils sont présents, les illustrateurs de jeux sont vraiment sollicités par le public et le font toujours avec le sourire. Certains joueurs leur apportent même à manger pour tenir le coup ! Alors messieurs et mesdames qui enjolivez les belles mécaniques des auteurs de jeux, continuez à tenir le coup, on adore ça, nous les joueurs. Que vous soyiez des "incitateurs" ou des "bonus", peu importe. Plus que jamais, vous faites partie du monde ludique comme tous les autres rouages précédemment cités (sauf ma soeur).
 
Tetdos
 

 

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