"Tu étais là, Tony ROCHON..."

 
"Tu étais là, Tony Rochon                             
Toi l'auvergnat, qui sans façon
M'a donné un petit peu de toi
Quand dans ma vie il faisait froid
En m'dédicassant cette boîte-là

Ce n'était rien qu'un peu de toi
Mais ça m'a réchauffé le corps 
Mais pour certain, ça vaut de l'or
                                               Je sais qu'on t'en d'mandera encore
                                               Et que jamais tu n'refuseras ..."



Il est des personnes que vous croisez, comme ça, un peu par malheur hasard, au détour d'un festival et avec qui, très rapidement, vous sentez que vous allez bien vous faire chier entendre.
L'illustrateur Tony ROCHON est l'un de ceux-là.
Simple, souriant, la petite blague foireuse toujours présente, cet homme a le chic pour vous mettre dans l'embarras à l'aise.
Que cela soit sur le plus grand salon du jeu d'Essen ou sur le splendide petit festival de Plouescat (29), vous pouvez l'aborder avec la même simplicité si vous lui demandez de l'argent, une bière, une dédicace.
 
Alors n'allez pas croire que je voue un culte particulier à Tony ROCHON, mais je dois avouer qu'il m'a déjà bien rendu service.
L'été dernier, avec des amis du coin, nous organisions notre premier festival de jeu avec pour énormes moyens 700€ en tout et pour tout. Conscient de la nécessité d'une affiche qui assure et qui attire, je suis allé à la pêche aux moules bonnes âmes... Et contre une grosse quantité de bouffe poignée de main et une bonne bière, il nous a réalisé gratuitement l'illustration de notre affiche. Ce "petit" geste est assez révélateur de sa personnalité en fait.
 
Car sous ses airs de méchant grognon se cache un grand sensible doux qui aime bien "faire comme si" et ses illustrations de jeux en sont assez mauvaises révélatrices. Jugez plutôt.
 
Ce personnage de Blackrock City (Blackrock), est l'un des derniers que Tony ROCHON ait illustré pour le petit monde ludique. Je dis l'un des derniers car Tony ROCHON a déjà illustré plusieurs jeux de société (Garçon, Leader One, Huuue !, Jarnac, Caméléon, The Boss, Ces Années-là). Il travaille d'ailleurs sur le prochain jeu Illopeli (Kenya) et sur d'autres encore...
Mais revenons à ce personnage de Blackrock City.
L'œil  vitreux, mal rasé, peigné avec une fourche, ce pistolero mexicain est la caricature de Tony ROCHON. Nous passerons sur ce style impeccable qui consiste à transformer quelques coups de crayons gris (qu'il maîtrise depuis peu tout petit) en une splendide illustration desservie par une mise en valeur des reliefs et des éclairages propres à son auteur. Nous ne sommes pas là pour flatter de l'égo d'illustrateur.
 
 
Non, concentrons-nous sur cette mine renfrognée, sur ce sourcil froncé, sur ces rides frontales prononcées... Cela ne vous rappelle personne ?
 
 
Non ? Toujours pas ? Allez, cette tête, toute en rondeurs...
 
 
Je ne peux pas croire que vous ne voyiez pas la ressemblance ... 
 
 
Remontez en haut de cette page et regardez la première photo. Il n'y a pas comme un petit air hein ? Alors ! Je vous l'avais dit !
 
Passer des heures, petit, à regarder Récré A2, puis écouter du Iran Maiden quelques années plus tard et dessiner des femmes nues en s'inspirant de je ne sais quel bouquin qui trainait dans sa chambre : c'est ça Tony ROCHON.
Alors ok, vu comme ça, on se dit que cet illustrateur est un adolescent attardé adulescent qui n'a pas fini de sortir des années 80's nous étonner. 
Mais quand on apprend que son talent est reconnu par ses pairs, et qu'en plus il se penche sérieusement sur l'illustration de livres pour enfants (illustrateur et patron de sa propre maison d'édition "Loustiks"), on se dit que, définitivement, Tony ROCHON n'a pas envie de grandir.
 
Et c'est peut-être ça, sa spécificité. Avoir su garder en tête toutes les images de son enfance, avoir eu le talent de les coucher sur du papier, avoir appris à maîtriser les couleurs numériques et la mise en lumière, avoir eu envie d'en faire profiter les autres et surtout, surtout, avoir conservé une gentillesse énorme.
Car en se donnant des airs d'auvergnat bourru (j'aurais pu dire breton tiens) et en vannant les gens dès que l'occasion se présente, il cache bien son jeu...
 
Et bien, moi aussi, j'aime bien faire comme si je ne l'aimais pas Tony ROCHON.
 
Tetdos
 
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