Cannes 2013 : où trouver vos illustrateurs préférés ?

En cette veille de festival International des Jeux de Cannes 2013, bon nombre de maisons d'édition diffusent leur propre planning d'animation. Celui de leur stand. Cela n'a rien d'illogique.                   

Mais quand on est un petit peu accro aux illustrations de jeux et aux dédicaces de fond de boîte, il faut parfois fouiller les différents réseaux sociaux pour trouver son bonheur. Ou alors attendre de se trouver devant le grand panneau récapitulatif à l'entrée du salon .



Afin de vous éviter cette peine, voici un petit récapitulatif des présences de certains illustrateurs et illustratrices qui joueront du crayon afin de satisfaire vos envies (légitimes) de gribouillage personnalisé :


Tony ROCHON
vendredi, samedi, dimanche
matin et probablement après-midi
sur le stand Ilopeli/Blackrock
(The Boss, Blackrock City)





Maëva DA SILVA & Christine DESCHAMPS
Vendredi, samedi et dimanche
"presque" tout la journée
sur le stand de Lui-Même
(Les Loups-Garous de Thiercelieux : personnages)
  
Marie CARDOUAT
vendredi et dimanche (14h30-15h30)
samedi (14h30-16h30)
sur le stand de Libellud (Dixit)

Et aussi régulièrementsur le stand de Funforge pour vous faire essayer son prototype de jeu (Hoplà)


BONY
samedi 13h00-15h00 et dimanche matin 10h00-11h00 sur le stand Opla/Paille (Migrato)

le reste du temps,vendredi, samedi, dimanche
le matin et probablement après-midi
sur le stand d'Ilopeli/Blackrock (Antartik, Jurassik)


NAÏADE
vendredi et dimanche de 10h00 à 14h00
sur le stand de Libellud (Seasons)

vendredi et dimanche de 14h00 à 18h00
samedi, toue la journée
sur le stand de Fun Forge (Tokaïdo)




PIERÔ
vendredi, samedi et dimanche, de 14h00 à 18h00
sur le stand de Matagot
(River Dragons)




 


Martin VIDBERG
le samedi après-midi sur le stand de Cocktail Games
(Casse-toi Pov' Con, Si j'étais Président)





Ismaël POMMAZ
samedi et dimanche de 14h00 à 18h00
sur le stand Grosso Modo (Nosferatu)
le reste du temps sur le stand de Ludically (Archipellago)







Cyril BOUQUET
vendredi, samedi et dimanche sur le stand de Jactaléa
(Button Up, Okiya, ...)





Si j'ai oublié d'autres gribouilleux, eux aussi présents à Cannes, n'hésitez pas à me contacter ou à laisser leurs/vos créneaux de dédicace en "Commentaire" ci-dessous.

Au plaisir de vous retrouver Messieurs Dames !

Tetdos

Mélanie FUENTES : la fabuleuse Lady des gentlemen ludiques

 Si je devais estimer la valeur de Mélanie FUENTES en me basant sur le fameux adage "tout ce qui est rare est cher", je me retrouverai ici à parler d'une TRES grande valeur.

Il n'y a qu'à se fier au petit nombre d'interview et de photos de l'illustratrice sur le net ! Il est assez difficile de trouver des informations sur elle. Alors non, ce n'est pas qu'elle ne mérite pas ces marques d'attention numérique mais plutôt que Mélanie FUENTES est discrète. Mais pas seulement. Elle est aussi très douée.

L'une des marques de fabrique de la maison d'édition Libellud, c'est bien la qualité des illustrations de leurs jeux. En 2009, il était donc normal, au regard de son talent, que la stagiaire de l'époque, Mélanie FUENTES, passa à tout autre chose que la préparation du café au sein de cette maison d'édition. Sans hésiter, Régis Bonnessée et Jean-Louis-Roubira lui confièrent les illustrations de Fabula.
A sa sortie en boutique, j'avais été complètement hypnotisé par Fabula. Je ne voyais que cette splendide boîte dans la magasin. Ni une, ni deux, je l'ai achetée et je ne l'ai pas regretté. Les illustrations étaient empruntes d'une poésie magique, pleine de lumière.


Dans la digne veine de "MarieféedespinceauxCardouat", "MélaniereinedeslumièresFuentes" assurait un S.Q.I. (Suivi Qualité Imaginaire) que beaucoup de maison d'édition leur ont certainement envié depuis...

Ma seconde rencontre avec Mélanie FUENTES, si l'on peut appeler ça une rencontre, a été lorsqu'elle m'a gentiment  envoyé une photo de son bureau pour le petit jeu "Kibossou" de ce blog (oui, parce qu'en plus d'être timide et douée, elle est gentille).


J'ai adoré cet endroit ! Tout en arrondis. Mais... Mais !? Mélanie FUENTES vivait-elle enfermée dans un donjon ? Dans un moulin ?

Après plusieurs mois passés à cogiter, j'ai voulu en savoir un peu plus sur Mélanie FUENTES. Je lui ai gentiment (moi aussi je suis gentil) envoyé une petite salve de questions portant sur sa manière de travailler en général et plus particulièrement sur le nouveau jeu qu'elle vient d'illustrer : Ladies & Gentlemen de Loïc Lamy (toujours chez Libellud).

Et voici ses réponses :

Bulle de Jeux : Sur ton bureau, pour la photo du Kibossou que tu m'avais envoyée, on voyait des tubes de peinture. Es-tu plus dessinatrice ou peintre ?
Mélanie Fuentes : Je ne sais pas... J'aime les deux, dessiner et peindre ! Selon moi, ces deux choses sont complémentaires dans l'illustration : le dessin apporte la forme et la couleur amène une ambiance.
 
BDJ : Comment travailles-tu techniquement pour réaliser une illustration pour un jeu ? Par quelles étapes passes-tu ?
MF : Pour Ladies&Gentlemen, comme pour Fabula, j'ai utilisé le numérique pour la mise en couleur (une autre forme de peinture). Après avoir réalisé croquis et recherches, je pose sur papier un crayonné simple en lignes claires que je scanne. Une fois mon dessin sur écran, je fais une recherche rapide d'ombres et lumières, ce qui amorce une ambiance, pour enfin placer la couleur pour terminer l'image.
 
BDJ : Quel attention portes-tu aux lumières et éclairages dans tes illustrations ? J'ai l'impression que tu en joues beaucoup.

 Travail de recherche d'ambiance pour la couverture du jeu
 
MF : J'y accorde beaucoup d'importance lorsque l'image demande d'avoir un ton particulier car c'est la lumière qui influence l'atmosphère de l'image. On peut jouer aussi sur la lumière pour mettre en évidence un élément, un plan dans l'image, pour forcer le regard à se porter sur une zone voulue... En gros elle affirme un choix, donne du caractère à l'image.
 
BDJ : Pour Fabula, tu découvrais l'univers et le mode de fonctionnement des illustrations pour un jeu de société. Avec quel recul as-tu abordé ton deuxième jeu Ladies & Gentlemen ?
MF : Je ne sais pas... Avec un tout petit peu plus de recul, mais je reste encore novice dans ce milieu !

BDJ : Si le jeu Fabula est basé sur une mécanique très narrative, Ladies & Gentlemen est plus beaucoup dans le "tactico-stratégico-vicieux". As-tu modifié ta manière de travailler tes illustrations pour autant ?
MF : Oui et non... Il est vrai que pour Fabula, la narration y était beaucoup plus présente. Pour Ladies & Gentlemen j'ai plus travaillé sur le côté de la forme immédiate, efficace, figurative. Cependant, j'essaie de rester avant tout narrative dans mon dessin, car je fonctionne comme ça : chaque élément, personnage, décor, doit être vivant et doit donc avoir sa propre histoire... Je me pose tout un tas de questions lorsque je dessine : pourquoi cette morphologie ? Quelle attitude ? Quelle ligne ou mouvement ? Etc...
 
Du crayonné au coloré ...
 
BDJ : Toi qui n'aime pas particulièrement les clichés, comment as-tu abordé l'énorme idée reçue "l'homme travaille et la femme dépense" présente dans Ladies & Gentlemen ?
MF : Je n'aime pas les clichés, mais ils ne me dérangent pas dans le dessin, bien au contraire ! J'aime jouer avec les clichés, m'en moquer. Ils permettent de faire appel au sens commun dans notre culture, et ainsi, par exemple "typer" un personnage pour lui donner une histoire, un caractère. Dans le jeu, on est joueur, on se met à la place de personnage. Dans Ladies & Gentlemen, les rôles se jouent à l'époque Victorienne où les moeurs étaient ainsi, donc autant s'en amuser ! On ne s'en amuserait pas de la même manière si aujourd'hui c'était encore le cas !
 

Recherche de traits pour les servantes
 
 

Voilà. J'ai réussi à en savoir un peu plus sur Mélanie FUENTES. Mais comme toute femme de classe, elle s'était bien gardée de révéler son côté élégant par ses paroles. Mais ses illustrations parlent pour elle ...

 


Oui, je suis maintenant convaincu que derrière les illustrations d'un "gribouilleux" (ou d'une gribouilleuse !) se camoufle les traits de caractère de son auteur(e).

Je résume : Mélanie FUENTES est discrète, douée, gentille et élégante. Pour le reste de ses qualités (et certainement certains de ses défauts), j'attendrai de la rencontrer en chair et en os pour vous en parler (quand elle sera descendu de son donjon).
Mais une chose est d'ores et déjà certaine. Avec de telles traits de caractère Mélanie FUENTES ne pouvait que mériter ce titre de "fabuleuse Lady des gentlemen ludiques".
A quand le titre officialisé de Reine des Lumières me direz-vous ? Très certainement après les illustrations du prochain jeu sur lequel elle travaillera ; car c'est sûr, plus personne ne sera dupe, si elle continue à nous éblouir à chaque production...
 
Tetdos



Pour voir les photos en un format plus grand, cliquez dessus.

 

Pour visiter le blog Mélanie FUENTES : cliquez ici



Pour en savoir plus sur Ladies & Gentlemen : sur le site de Libellud
 



"Tu étais là, Tony ROCHON..."

 
"Tu étais là, Tony Rochon                             
Toi l'auvergnat, qui sans façon
M'a donné un petit peu de toi
Quand dans ma vie il faisait froid
En m'dédicassant cette boîte-là

Ce n'était rien qu'un peu de toi
Mais ça m'a réchauffé le corps 
Mais pour certain, ça vaut de l'or
                                               Je sais qu'on t'en d'mandera encore
                                               Et que jamais tu n'refuseras ..."



Il est des personnes que vous croisez, comme ça, un peu par malheur hasard, au détour d'un festival et avec qui, très rapidement, vous sentez que vous allez bien vous faire chier entendre.
L'illustrateur Tony ROCHON est l'un de ceux-là.
Simple, souriant, la petite blague foireuse toujours présente, cet homme a le chic pour vous mettre dans l'embarras à l'aise.
Que cela soit sur le plus grand salon du jeu d'Essen ou sur le splendide petit festival de Plouescat (29), vous pouvez l'aborder avec la même simplicité si vous lui demandez de l'argent, une bière, une dédicace.
 
Alors n'allez pas croire que je voue un culte particulier à Tony ROCHON, mais je dois avouer qu'il m'a déjà bien rendu service.
L'été dernier, avec des amis du coin, nous organisions notre premier festival de jeu avec pour énormes moyens 700€ en tout et pour tout. Conscient de la nécessité d'une affiche qui assure et qui attire, je suis allé à la pêche aux moules bonnes âmes... Et contre une grosse quantité de bouffe poignée de main et une bonne bière, il nous a réalisé gratuitement l'illustration de notre affiche. Ce "petit" geste est assez révélateur de sa personnalité en fait.
 
Car sous ses airs de méchant grognon se cache un grand sensible doux qui aime bien "faire comme si" et ses illustrations de jeux en sont assez mauvaises révélatrices. Jugez plutôt.
 
Ce personnage de Blackrock City (Blackrock), est l'un des derniers que Tony ROCHON ait illustré pour le petit monde ludique. Je dis l'un des derniers car Tony ROCHON a déjà illustré plusieurs jeux de société (Garçon, Leader One, Huuue !, Jarnac, Caméléon, The Boss, Ces Années-là). Il travaille d'ailleurs sur le prochain jeu Illopeli (Kenya) et sur d'autres encore...
Mais revenons à ce personnage de Blackrock City.
L'œil  vitreux, mal rasé, peigné avec une fourche, ce pistolero mexicain est la caricature de Tony ROCHON. Nous passerons sur ce style impeccable qui consiste à transformer quelques coups de crayons gris (qu'il maîtrise depuis peu tout petit) en une splendide illustration desservie par une mise en valeur des reliefs et des éclairages propres à son auteur. Nous ne sommes pas là pour flatter de l'égo d'illustrateur.
 
 
Non, concentrons-nous sur cette mine renfrognée, sur ce sourcil froncé, sur ces rides frontales prononcées... Cela ne vous rappelle personne ?
 
 
Non ? Toujours pas ? Allez, cette tête, toute en rondeurs...
 
 
Je ne peux pas croire que vous ne voyiez pas la ressemblance ... 
 
 
Remontez en haut de cette page et regardez la première photo. Il n'y a pas comme un petit air hein ? Alors ! Je vous l'avais dit !
 
Passer des heures, petit, à regarder Récré A2, puis écouter du Iran Maiden quelques années plus tard et dessiner des femmes nues en s'inspirant de je ne sais quel bouquin qui trainait dans sa chambre : c'est ça Tony ROCHON.
Alors ok, vu comme ça, on se dit que cet illustrateur est un adolescent attardé adulescent qui n'a pas fini de sortir des années 80's nous étonner. 
Mais quand on apprend que son talent est reconnu par ses pairs, et qu'en plus il se penche sérieusement sur l'illustration de livres pour enfants (illustrateur et patron de sa propre maison d'édition "Loustiks"), on se dit que, définitivement, Tony ROCHON n'a pas envie de grandir.
 
Et c'est peut-être ça, sa spécificité. Avoir su garder en tête toutes les images de son enfance, avoir eu le talent de les coucher sur du papier, avoir appris à maîtriser les couleurs numériques et la mise en lumière, avoir eu envie d'en faire profiter les autres et surtout, surtout, avoir conservé une gentillesse énorme.
Car en se donnant des airs d'auvergnat bourru (j'aurais pu dire breton tiens) et en vannant les gens dès que l'occasion se présente, il cache bien son jeu...
 
Et bien, moi aussi, j'aime bien faire comme si je ne l'aimais pas Tony ROCHON.
 
Tetdos
 
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