Régis TORRES : le nouveau king de New York

Troisième et dernier entretien post-Essen (ça commence à dater un peu maintenant). 
Après Victor Perez CORBELLA et Clément MASSON, Régis TORRES est le troisième "petit nouveau" à être présent aux côtés d'un illustre auteur de jeu. 
Récit d'une première pour lui. Très certainement pas la dernière ...
Précision : Régis TORRES, c'est celui de gauche !


Tetdos : Quel a été ton parcours avant d’illustrer ton 1er jeu de société ?
Régis Torres : J'ai commencé par être graphiste dans la communication avant de passer sur du jeu vidéo, en m'occupant des interfaces et menus pour différents studios de jeux à Lyon. J'ai ensuite faits mes premières armes au crayon sur les bandes dessinées « Paladin » et « Chroniques de Waow », chez Kantik. En parallèle, j'ai participé d'autres projets avant d'illustrer l'extension King of Tokyo – Halloween, puis sur King of New York

T : Comment ton éditeur t'a-t-il trouvé ?
RT : C'est grâce à Igor Polouchine d'Origames. Je venais tout juste d'illustrer Memo Wars, et il se trouvait qu'il cherchait un illustrateur qui puisse s'adapter au style de King of Tokyo pour l'éditeur Iello. Mon interprétation de leurs personnages a plu à l'éditeur et çà m'a permis de faire mes débuts sur la gamme « King of ».
Illustration de Memo Wars

T: Encore aujourd’hui, tu fais quoi à côté de l’illustration de jeu ?
RT : En parallèle, je participe à Eredan iTCG, un jeu de cartes à collectionner en ligne, c'est de la fantasy avec un style graphique proche de l'animation japonaise (style que j'affectionne particulièrement). Ainsi que d'autres projets ponctuels en parallèle, que ce soit de l'illustration pour un festival, comme pour du jeu vidéo.

T: Quelle est ta technique de travail ? Crayon ou tablette graphique ?
RT : Un peu des deux, en fait. Bien que je travaille essentiellement sur tablette graphique, j'ai quand même besoin de faire mes croquis préliminaires ou de cherchez mes pistes d'abord au crayon. En revanche, une fois cette étape passée je fais tout le reste sur écran. L'avantage (et parfois son revers...) de cette technique, c'est que je peux détailler et retravailler mon visuel autant que je le veux. Plus je sens l'idée, et plus l'illustration ressortira d'elle-même.

T : On s’est rencontré il y a de cela quelques semaines lors de ton premier salon d’Essen. Quel ressenti après ta première grande messe ludique ?
RT : C'était absolument génial ! Entre autres grâce à l'éditeur qui m'a invité sur le salon, Iello, et la gentillesse de son équipe. Pour une première, je ne pouvais pas espérer mieux !
On a une vision globale de la production européenne, ce qui est même assez impressionnant. J'ai réalisé sur place, qu'on parle bien d'une industrie du jeu, quand on voit le soin, la qualité et les moyens mis en œuvre. J'ai pu profiter du salon bien entouré, puisque çà été l'occasion de rencontrer d'autres illustrateurs (comme Mathieu Leyssenne, NaÏade, Pierô, Vincent Dutrait et Tony Rochon entre autres) qui en plus d'être accessibles sont très sympas.

T : Tu as collaboré à des projets dont l'auteur occupe une place de choix au panthéon des personnes de renom dans le jeu de société actuel (Richard Garfield). En avais-tu conscience lors de vos séances de travail ? Quelles ont été les relations avec lui durant cette période ? Et avec ton éditeur ?
Comme je prenais la suite de la gamme King of Tokyo, j'ai su dès le début qu'il s'agissait d'un jeu de Richard Garfield. Mais je n'ai pas été en contact avec lui durant la production par contre. Finalement, c'est durant le salon que j'ai pu le rencontrer ! Pour la production, c'est surtout l'avis de Iello et les conseils du directeur artistique, Igor, qui ont été importants.

Illustration de la couverture du jeu King of New York

T : Quelle était la commande concernant le fait d’illustrer le second volet de « King of … » et de passer après un autre illustrateur (Benjamin Raynal en l’occurrence) ?
RT : Il fallait que les personnages aient tous cet air « bête et méchant », en respectant ce qui avait été fait sur King of Tokyo. Les illustrations de Benjamin Raynal m'ont servi à découvrir l'univers graphique du jeu. Pour King of New York, je crois que l'éditeur voulait à la fois que le jeu soit proche de King of Tokyo tout en ayant sa propre touche, avec cet aspect comique bien présent.
Cartes du jeu King of New York

T : Connaissais-tu d’autres illustrateurs de ce petit milieu auparavant ?
RT : Oui, plusieurs dont je suivais le travail depuis des années. D'ailleurs, c'était trop cool de les rencontrer sur le salon ! Comme je le disais plus haut, il y a une sympathie et une bonne humeur toute particulière qui est très agréable, surtout pour un petit nouveau du milieu du jeu.

T : Quelles similitudes ou grandes différences fais-tu entre le travail d’illustration d’un jeu de société et celui que tu fais en parallèle ?
RT : La principale différence, à mon point du vue, c'est la durée de réalisation. Avant qu'un jeu de société soit terminé, il y a beaucoup d'illustrations diverses à réaliser (les cartes, les pions, sans oublier la couverture !). Je suis habitué à des projets plus courts, donc dans un premier temps çà prenait des allures de marathon. Mais maintenant, c'est surtout très stimulant de s'investir dans un projet sur la durée ! Sinon, sur d'autres aspects çà reste très similaire.

T : D’autres projets ludiques en préparation ?
RT : Oui ! Il y a Graff City qui ne devrait plus tarder à sortir, chez l'éditeur Buzzy Games. C'est un jeu qui met en scène des graffeurs célèbres, et c'était vraiment sympa d'intervenir dessus. Sinon, il y a d'autres projets en préparation mais je crois que l'éditeur préférera en parler lui-même...
Illustrations de Graff City

T : Sinon, toi, tu joues ?
RT : Oui, pas aussi souvent que je le voudrais mais dès que l'occasion se présente je saute dessus. Je ne suis pas un « hardcore gamer » en revanche. Dernièrement, j'ai pu jouer à DisqueMonde – Ankh Morpork, Du Balai, et là j'attends avec impatience de pouvoir tester Mange-moi si tu peux et Shinobi Wat-Aah !

T : Pour quel jeu déjà édité aurais-tu aimé réaliser les illustrations?
RT : Là, c'est un petit délire d'adolescent, mais j'aurai adoré faire les illustrations pour Hero Quest. Quand on voit le plateau de jeu, les cartes ou même les figurines, c'est typiquement le genre de projet fantasy sur lequel j'aurai aimé intervenir. Après je suis partial, puisque c'est un jeu dont je suis fan.


Je vous le dis : ce gars-là, il est là pour un moment. Quand on connait le poids des avis avisés (wizzzzz !) d'Igor Polouchine qui est celui qui l'a recommandé, il y a fort à parier que le gars savait qu'il parlait d'un bon. Un de ceux qui durent dans le petit monde de l'illustration de jeux de société. Et puis en plus, comme beaucoup d'autres, Régis TORRES est un mec vraiment sympa qui se fera un plaisir de papoter avec vous lors du prochain Festival International des Jeux de Cannes où vous pourrez très certainement le rencontrer.

Tetdos

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