PIERÔ / Roberto / Matagot : sacré trio !



Ca y est, je peux vous en dire un peu plus maintenant ... L'un des prochains jeux illustré par PIERÔ ne sera pas une création, mais une réédition. De quel jeu ? A vous de deviner !


Indice n°1 : Shyriu (Chevaliers du Zodiaque)
Indice N°2 :  « Mère de tous les fleuves »
Indice n°3 : Yves Duteil


Vous mélangez tout ça et ça vous donne.... LES DRAGONS DU MEKONG ! Le jeu du maloin malin Roberto Fraga (sorti à l'époque chez Euro Games en 2000).
Alors là, vous allez me dire : "Et pourquoi Yves Duteil ?" et je vous répondrai "Pour le petit pont de bois" !
A moins que la règle ne soit modifiée pour cette réédition, le but des joueurs est de traverser le Mékong en échafaudant des passerelles de bois posées sur des cailloux du fleuve. Bien évidemment, une passerelle c'est instable et il est impossible d'y passer à deux ! Alors, ben on joue de sales tours aux autres pour les empêcher d'arriver les premiers ! C'est ce qui avait fait dire à mon beau-frère "C'est vraiment un jeu à coups de p...." ! Il est comme ça mon beau-frère, il n'aime pas ça les coups de p... 
PIERÔ nous offre une nouvelle illustration de ces fameuses passerelles si hasardeuses...










Il s'agit là des carte d'un même joueur. Comme Mathieu LEYSSENNE l'avait fait pour le jeu Jamaica (dont je vous parlerai prochainement), les cartes, posées les unes à côté des autres formeront une joli panorama. Cependant, les cartes devraient ici avoir un bord noir (d'après PIERÔ) ce qui ne rendra pas autant que l'illustration ci-dessus. Mais bon, c'est quand même très agréable à regarder non ?

Dans ce jeu, pour ceux qui ne le connaissent pas, des cartes "Dragon" viennent chambouler les plans des joueurs. En voici deux :


 


Cela me donne encore plus envie de voir le reste des illustrations et de ressortir ma boîte des Dragons du Mékong afin d'y refaire un petit plongeon en attendant cette nouvelle version. Sa date de sortie n'est pas encore avérée. Ce qui l'est par contre c'est que c'est la maison d'édition Matagot qui s'en chargera. En général, ils prennent le temps de faire les choses bien chez Matagot, alors il n'y a plus qu'à attendre pour profiter du travail du joli trio PIERÔ/Roberto/Matagot ...

Cliquez ici : pour visiter le blog de PIERÔ
Tetdos

PIERÔ l'énergumène.


J'aurai pu commencer ce post par quelques mots tirés de vers de Maupassant ou d'une chanson de Renaud, mais non, rien ne colle vraiment à cet énergumène qu'est PIERÔ (Pierre Lechevalier de son vrai nom).

Energumène /e.nɛʁ.ɡy.mɛn/ masculin et féminin identiques
(Théologie) Personne possédée du diable.
Exemple : exorciser un(e) énergumène.


Oui, cet homme-là est bien possédé. Possédé par je ne sais quel pouvoir artistique diabolique qui transforme le moindre de ses traits de crayon en une esquisse qui laisse imaginer qu'un nouveau petit chef-d'oeuvre est en train d'apparaître...

Si l'on doit résumer le travail de PIERÔ en quelques mots, cela peut donner ça :
- a travaillé pour 75% des maisons d'édition de jeux actuelles
- a matérialisé les univers ludiques de presque tous les meilleurs auteurs de jeux français
- a convaincu certains illustrateurs qu'il est possible de devenir "bankable" dans le milieu des jeux de société
- a réussi à me faire passer du côté obscur des jeux de société, celui des illustrateurs (non, PIERÔ n'est pas mon père).

Vous voulez des exemples de jeux pour lesquels il a oeuvré ? Regardez : tout ça, c'est lui et j'en ai certainement oublié ! Je ne vous propose là que les jeux de base : je vous laisse le plaisir de découvrir par vous-même leurs nombreuses extensions.






Parmi toutes ces couvertures chacun aura ses préférences. Les miennes vont à Dice TownGhost Stories, Mr Jack in New York (absent sur ces photos), Offrandes et Yggdrazil. Et je ne vous parle que des couvertures ! Car le travail que PIERÔ réalise pour chacune des illustrations d'un jeu est tout simplement étourdissant.
Souvent, celui-ci travaille sur des images pixellisées qui sont beaucoup plus grandes que leur taille finale. Il s'attache donc à des détails impressionnants que l'on ne soupsonne pas lorsque l'on a le jeu entre les mains ! Et le pire, c'est qu'il semble aimer ça...

Qui a remarqué les pupilles squelettiques de Black Widow ? Hein ?
 (Ghost Stories-Antoine Bauza-Repos Prod-2008)

Qui a relevé toute la précision de cette ligne d'horizon d'immeubles ?
(Mr Jack in New York-Bruno Cathala & Ludovic Maublanc-Hurrican-2009)

Qui pensait que Thor portait une simple armure et une masse sans ornement ?
(Yggdrasil-Cédric Lefebvre & Fabrice Rabellino-Ludonaute-2011)

Personnellement, j'adore ! J'aime jouer à Dice Town et regarder ces personnages tout droit sortis d'une BD western. Pourtant difficile de tricher : le shériff nous garde constamment à l'oeil.
  
Ce petit malin de PIERÔ s'amuse aussi à incruster des détails particuliers dans ses dessins, comme sa propre ombre sur la boîte de Mr Jack ou ce petit écureuil perdu dans cet arbre de vie dans Yggdrazil. Je vous laisse le plaisir de les découvrir par vous-même en regardant attentivement chaque boîte illustrée par ce monsieur...

Si je vous parle aujourd'hui de PIERÔ (de toute façon, je l'aurai fait à un moment ou à un autre) c'est parce qu'en plus d'être un illustrateur de grand talent, il a aussi eu la gentilesse de me transmettre quelques crayonnés/colorés de la couverture du jeu sur lequel il travaille actuellement. Et ça, c'est bien sympa !
S'il y travaille encore, il est bien évident que le jeu n'est pas encore sorti. J'ai d'ailleurs promis de garder secret le futur nom du jeu ainsi que son éditeur...
Qu'en dire alors. Déjà, cela devrait se passer dans un endroit où il y a de l'eau et des poissons ! Après...

C'est très intéressant de voir l'évolution des idées, des demandes de l'éditeur ou de l'auteur.

Tiens Jackie Chan a disparu en phase 2...

Place maintenant aux traits plus fins : on pose le crayon gris et place à la palette graphique.

 Là, déjà, on prend une grosse claque de couleurs dans les yeux !

 Place aux reflets, aux ombres et aux détails encore plus fins comme les gouttes d'eau...

Et voilà le travail ! 

Oh, mais que vois-je ? Regardez ! Il a piqué les mouettes de Vincent DUTRAIT pour peupler son ciel ! Si, là, à côté des 2 planches !
En fait, je crois que je viens de percer le secret de la diabolique réussite de PIERÔ dans le monde de l'illustration ludique : il récupère des éléments graphiques chez ses collègues ! Voilà pourquoi, on voudrait tous savoir dessiner comme lui (enfin moi en tous cas) ! Ah il doit faire moins le fier maintenant que son stratagème est percé au grand jour !
Illustrateurs, illustratrices, lorsque vous exercez votre talent, jetez un coup d'oeil derrière vous afin de vous assurer que cet énergumène de PIERÔ ne vous pique l'une de vos idées...

Enfin bon, copieur ou pas, novateur ou pas, il n'en demeure pas moins que ses illustrations et son style font désormais partie du monde ludique et tout le monde (dont moi) s'accorde à dire que c'est tant mieux !
Alors, que diable...


Tetdos
(Une affirmation de cet article est fausse. Saurez-vous la retrouver ?)


Cliquez ici pour : visiter le blog de PIERÔ

Pour en savoir plus sur : Où-étiez-vous... à l'heure du crime, Agent Double, Bakong, Cyrano, Déclic, Dice Town, Dixit Odyssey, En Garde, Ghost Stories, Hurry'Cup !, Linq, Lost Temple, Mr Jack, OffrandesO'PenzedorPolice PartyTerra VenturaYggdrasil

Les brunes ne comptent pas pour des prunes !

Dans le petit monde des illustrateurs de jeux de société, les femmes ne sont pas légion !
Lorsque j'évoque ce sujet avec les joueurs de mon entourage, si je leur demande de me citer une illustratrice de jeu, une certaine moue apparaît sur leurs visages accompagnée de petites phrases : "euh je cherche, mais tu me prends au dépourvu là", "mais si, ..... ahh commment elle s'appelle déjà...", "ah bon ? Il y en a ? ".
Bref. Loin de moi l'idée de planter ces ignorants au pilori de la face publique du monde ludique. Je ne citerai donc pas le nom des auteurs de ces phrases. Non (sauf si vous insistez).
Cependant, il est intéressant de remarquer que les illustratrices de jeux ne font pas forcément parler d'elle à de nombreuses reprises. Par contre, les jeux qu'elles ont illustrés sont très souvent basés sur les illustrations du jeu en lui-même ! Exemples :
  • Marie CARDOUAT y est pour beaucoup (et le mot est faible) dans le grand succès de Dixit et de ses extensions (Libellud-2008)
  • sans les illustrations de Mélanie FUENTES nos plus beaux délires imaginaires et narratifs le seraient sûrement moins dans Fabula (Libellud-"tient encore eux"-2010)
  • Rose KIPIK, elle,  a tatoué à jamais de son encre les clans de motards menteurs de Skull&Roses (Lui-Même-2011)


Alors, oui, effectivement, elles ne sont pas toutes brunes et c'est bien là que cela devient intéressant (n'y voyez-là mesdames aucune mauvaise allusion) !
Leurs styles propres les ont faites passer de l'anonymat à la reconnaissance des joueurs (en tous cas la mienne) en un jeu. Oui, un seul jeu ! C'est dire si elles ont un sacré talent ces dames.
Alors non, elles ne comptent pas pour des prunes.
Et c'est parce qu'elles en ont, du talent, que nous en reparlerons très prochainement...


Pour en savoir plus sur Dixit, crée par Jean-Louis Roubira : chez Libellud
Pour en savoir plus sur Fabula, créé par Jean-Louis Roubira (tiens tiens) et Régis Bonnessée : chez Libellud
Pour en savoir plus sur Skull&Roses créé par Hervé Marly : chez Lui-Même

YUIO ? Kicedonk ?

Il y a encore un an, le pseudo de YUIO n'était pas encore apparu sur une boîte de jeu.
Il faut dire qu'Etienne Simon (de son vrai nom) n'avait pas encore été sollicité par les maisons d'édition ludiques.

YUIO se consacrait à l'illustration et à la mise en couleurs de pages de magazines et de bandes dessinées et le fait toujours aussi bien.
Mais cela ne pouvait pas durer...
A force de traîner sur le blog Café Salé (blog de la communauté créative graphique), il a fini par se faire repéré par les gens de chez Sit Down !, la maison d'édition de jeu belge parente du magazine de jeu Plato. Et ça tombait bien ! Yuio est belge lui aussi et habite la même ville qu'eux donc c'est plus facile pour se voir !

En plus, Sit Down allait lancer son premier jeu : Wiraqocha (créé par Henri Kermarrec, mais lui, il n'est pas belge).

Voilà comment l'aventure ludique a commencée pour YUIO... Depuis, les illutrations de jeux se sont enchaînées pour lui :


    Wiraqocha (Henri Kermarrec, chez Sit Down! - 2011)

     Dojo (Antoine Bauza, chez Hazgaard - 2011)

           Takenoko (Antoine Bauza, chez Bombyx/Matagot - 2011)

Et quelque chose me dit que ce n'est pas prêt de s'arrêter...
Nous aurons l'occasion d'y revenir lors de la sorties des jeux sur lesquels il travaille actuellement (Zombie In My Pocket chez Psykéludique et Karnag chez Sit Down!).


Petit retour en arrière sur le travail de YUIO avec une petite interview réalisée il y a quelques mois :


Bulle de Jeux (BDJ) : Bonjour … Euh c’est Etienne Simon qui parle ou Yuio ? D’ailleurs pourquoi ce pseudo ?
Etienne Simon (ES)
: Je me doutais que cette question allait sortir. En fait, Etienne Simon m’a fait du mal au niveau pro. Il y a tellement de « Simon » que, des fois, on se trompait en me donnant ou en me retirant la paternité de certains projets. C’est en essayant de me démarquer que j’ai pris le nick Yuio. Ce sont 4 lettres qui se suivent sur le clavier. C’est un choix stratégique et au final, on connaît plus Yuio qu’Etienne Simon. Faut avouer que ça marque plus, non ? C’est moins passe partout au minimum ! (ce sera donc Yuio pour le reste de l’interview)

BDJ : Que faisiez-vous avant d’être l’illustrateur de jeux de société dont beaucoup de joueurs commencent à entendre parler aujourd’hui ? Quelle a été votre formation ?
Yuio : Depuis un moment, je suis auteur de bd et illustrateur freelance. À la sortie de mes études à Saint-Luc (Bruxelles), j’ai directement signé pour une collection de livres illustrés à caractère didactique chez un éditeur belge. Ensuite, j’ai eu pas mal de pages à faire en couleurs pour la plupart des éditeurs BD mais j’ai surtout voulu pousser mon dessin. J’ai donc collaboré un moment aussi à Spirou et illustré des petits livres pour enfants chez Averbode.

BDJ : Pas trop débordé en ce moment ?
Yuio : Débordé ? Si je dis oui, dans un mois, je n’aurai rien à faire et je devrai chercher un client !!! Non, non, j’ai encore quelques heures dans mes nuits. Tout va bien !

BDJ : La maison d’édition Sit Down! est belge. Cela a certainement favorisé votre collaboration autour du projet Wiraqocha. Mais qui a frappé à la porte de qui ?
Yuio : On vit déjà dans la même ville… et on a des amis communs. C’est le pote à pote qui a fonctionné et qui a permis que l’on se remette à collaborer. J’ai bien dit « remettre » parce qu’il y a eu aussi la volonté de me faire passer dans Plato et quelques projets illustrés en dehors du monde du jeu. La porte est donc ouverte et c’est les vents qui nous poussent à collaborer de temps à autre. On sait tous que l’on n’est pas très très loin.

 


Wiraqocha (2011)

BDJ : Dans Wiraqocha, deux environnements sont assez marqués : l’un très naturel dans un environnement luxuriant et un autre, très science-fiction futuriste imaginaire plein de robots. Avez-vous une préférence pour l’un ou l’autre dans votre travail d’illustrateur ?
Yuio
: Sérieusement… non. Il y a quelques années, des gens trouvaient que mes décors étaient assez vides. Avec ce jeu, je me suis rendu compte que j’ai sans doute fait un bon pas en avant. En ce qui concerne les persos plus humanoïdes ou la SF, j’ai un fond culturel qui a baigné dedans mais on me demande rarement de l’exploiter.

BDJ : Comment se passent les relations entre les 3 serviteurs des jeux de société que sont l’auteur, l’illustrateur et l’éditeur ? Qui propose, qui dispose ?
Yuio : Sauf erreur, l’illustration reçoit un cahier des charges de l’éditeur et de l’auteur. Avant même de se mettre à dessiner, il faut penser que c’est UN JEU et qu’il faudra donc que les images soient explicites par rapport aux demandes et à la jouabilité. On se dit que c’est facile mais en fait, ça impose pas mal de choses : des couleurs qui varient d’un univers à l’autre, des choses à unifier pour ne pas semer le doute, etc. Bref, dans un premier temps, l’illustrateur doit échanger pas mal avec les autres protagonistes… mais il y a un moment, lorsque les enjeux sont compris, où l’on a un sentiment franc de liberté à créer.

BDJ : Personnellement, préférez-vous être guidé (par les auteurs et éditeurs) ou au contraire, avez-vous besoin de beaucoup de liberté pour laisser s’exprimer votre imagination ?
Yuio : On ne peut pas dire qu’une situation ou qu’une autre est meilleure. J’aime bien la liberté, je suis freelance et donc ça colle à ma personnalité et mes envies… Mais il faut se rendre compte que l’on n’a pas pensé le jeu, que l’on n’y a pas joué parfois et que l’avis éclairé d’une personne qui connaît l’ensemble du projet est toujours une vraie bonne chose à prendre en compte. La liberté existe toujours de toute façon, même dans un champ d’action réduit. Tout ce qui n’est pas dit est permis et ça laisse quand même beaucoup de possibilités !

BDJ : Comment s’est passé la relation entre Henri Kermarrec, auteur breton et Etienne Simon, illustrateur belge ? Lui ici, vous, là-bas …
Yuio : J’ai l’habitude du télétravail. J’en suis fan même. On a échangé un email ou l’autre avec Henri au début de la mise en image mais c’est surtout l’éditeur qui a servi d’intermédiaire. C’est sans doute aussi parce que l’éditeur est géographiquement plus proche… ou parce qu’il avait le final cut.

BDJ : Le travail à plusieurs illustrateurs comme pour Dojo (avec David Rakoto) rend-il la tâche plus facile ou au contraire y en a-t-il toujours un mécontent qui veut refaire le travail ?
Yuio : Les deux fois où j’ai travaillé avec Hazgaard (Takenoko et Dojo), il y avait plusieurs illustrateurs mais le travail est cloisonné. L’un fera la cover, l’autre les règles, le troisième le plateau et ainsi de suite. C’est un procédé assez présent dans l’édition américaine par exemple… Pour être franc, j’ignore tout des visuels faits par David. Je les découvrirai sans doute lorsque j’aurai le jeu en main.

BDJ : Cela vous dérange-t-il que le nom des illustrateurs de jeux de société ne soit parfois même pas présent sur la boîte d’un jeu ?
Yuio : Je vais paraître peut-être paternaliste mais « oui ». En bd, on commence à reconnaître les coloristes en plaçant leur nom sur les couvertures. C’est un cran plus loin mais c’est une manière de reconnaître l’importance du travail de la personne. Parfois, quand il y a plusieurs illustrateurs, je me dis que ça serait horrible pour la maquette mais lorsque l’identité visuelle prédominante est celle d’un illustrateur, je la soulignerais.

BDJ : Est-il prévu que vous participiez à des salons de jeux au cours de l’année ?
Yuio : Je… je n’en sais rien. Chaque jour est un jour !

BDJ : Pour en revenir à votre travail, vous êtes plutôt crayon et gomme ou palette et « delete » ?
Yuio : Je travaille de manière old school avec les technologies actuelles. Une base classique pour la préparation et je finis tout avec un ordi. De toute façon, les éditeurs sont tous habitués à l’ordi. Ils ont pris l’habitude de demander des corrections et seul l’ordi peut empêcher la folie de devoir repartir parfois de zéro et de refaire toute une image. Il y a une flexibilité qui a été comprise et intégrée des deux côtés éditeur><illustrateur.


BDJ : Y a-t-il de grandes différences dans la manière de travailler entre l’illustration pour la BD et celle pour les jeux de société ?
Yuio
: Intrinsèquement, l’illustration pour enfants est souvent plus chargée de sens. Elle raconte un bloc texte plus important qu’un environnement ou un personnage à prendre pour ce qu’ils sont comme dans le jeu. D’un côté, on prend en charge une part d’histoire, de l’autre les images seront les moteurs à faire vivre une histoire. Evidemment, ça donne des enjeux et des images différentes





Angustus Copperpot (Wiraqocha - 2011)

BDJ : Juste comme ça pour évaluer ce que cela peut représenter : combien de temps avez-vous mis (à peu près) pour créer une illustration comme celle-ci ?
Yuio
: C’était l’image la plus facile du jeu. La réaliser de A à Z demande « juste » quelques heures.




Les disciples du Dojo et leur Maître

 BDJ : Que préférez-vous : travailler sur des personnages (Dojo) ou sur des éléments naturels imaginaires (Wiraqocha) ?
Yuio
: Les deux. On a au moins le plaisir de varier les projets. C’est un vrai plus de ne pas toujours faire les mêmes choses.


BDJ : N’êtes-vous pas frustré par les petits détails de certaines illustrations qui ne se voient presque plus lors de la réduction des images à la production ?
Yuio
: Oh non, en fait, c’est ma faute si j’en ai parfois fait trop. Il faudrait toujours penser au format final et non à ce que donne l’illustration en grand sur l’écran. Il y a juste que comme c’est des boulots qui ont un certain côté ludique même dans la réalisation, je me perds parfois à faire des choses qui seront invisibles ou presque par la suite.



BDJ : Avez-vous un détail fétiche que vous arrivez à recaser dans les jeux que tu vous avez illustré ?
Yuio
: Pas de détail fétiche mais juste des choses que je dis à ma fille et que j’applique : « tous les arbres, les feuillages, le ciel ou les nuages ne sont pas vert, bleu ou blanc ». J’essaie de flinguer les clichés de couleurs qu’on lui apprend à l’école.



BDJ : Le fait qu’Hazgaard Editions travaille sur de la « para-BD » (figurines d’albums) a dû chatouiller votre côté bédéiste, non ?
Yuio
: J’avoue que j’ai demandé des conseils pour savoir comment fonctionnait les choses pour faire des statuettes car il y a des années, j’avais eu un projet de statuette qui n’a malheureusement pas abouti. J’ignore tout de ce genre de marché et je me demande encore ce qui peut être « publié ». Je n’aime pas faire des choses pour rien alors au minimum, je me renseigne via Hazgaard un peu et via d’autres beaucoup !



BDJ : Ces premiers travaux dans le monde des jeux de société vous donne-t-elle envie d’en faire plus dans ce domaine ?
Yuio
: Je suis du genre à ne plus me projeter dans l’avenir. Je vis au jour le jour. Suivant ce que l’on me propose, je ferai des jeux, des livres pour enfants ou de la BD. Je ne peux pas répondre à la place des gens qui voudraient collaborer avec moi… En plus, il est possible que je ne les connaisse pas tous !



BDJ : Avez-vous joué aux jeux que vous avez illustrés ? Lequel avez-vous préféré, en tant que joueur ?
Yuio
: Pour le moment, j’ai pu tester Dojo en version proto. Antoine m’avait tout envoyé pour que je comprenne la base du jeu. Il a évolué encore un peu depuis.



BDJ : Dojo vs Wiraqocha : vers lequel va votre coup de cœur d’illustrateur ?
Yuio
: Je pense que l’on ne peut pas choisir entre ses enfants. J’aime bien le côté cartoon de Dojo, c’est « facile » pour moi. Wiraquocha, c’est beaucoup de travail et ce jeu représente une période plus longue de recherche. Je pense que je me suis beaucoup remis en question dans son approche graphique. Je crois d’ailleurs que Wiraquocha est sans doute entre mes envies et celles de l’éditeur, de l’auteur. Pas complètement Steampunk, pas totalement SF.



BDJ : Y a-t-il un illustrateur de jeux dont vous appréciez particulièrement le travail ?
Yuio
: Miguel Coimbra ou Anii. En fait, je les ai découverts lorsqu’on trainait tous sur le forum cafésalé. J’ai connu les illustrations de ce gens avant de savoir qu’ils faisaient des jeux évidemment.



BDJ : A votre avis, pourquoi beaucoup de joueurs aiment-ils la bande-dessinée ?
Yuio
: Pour le peu que je pense avoir compris, il y a de part et d’autres beaucoup de geek ou des gens qui veulent s’évader dans des univers forts. En plus, graphiquement, il y a beaucoup d’univers perméables entre la BD, le cinéma et le jeu.



BDJ : D’ailleurs, quels sont vos auteurs de bande-dessinée préférés ?
Yuio
: Je n’aime pas cette question. On aime des bd’s mais pas toujours une œuvre complète. J’ai vécu de vrai bon moment avec Larcenet, Trondheim, Jeff Smith, Mignola, Pedrosa, Boris Mirroir, James, Tezuka, Adachi,…



BDJ : Votre film préféré ?
Yuio
: J’ai un trio Coen/ Burton/ Kitano dont je me sépare pas.



BDJ : Quelle bonne musique mettez-vous dans vos z’oreilles ?
Yuio
: Un peu de tout mais surtout des trucs assez lourds. Avec des accordages de guitare assez bas, des basses qui claquent, des batteries qui martèlent et des chanteurs en sueurs.



BDJ : Si je vous invite à la maison pour un repas local (crêpes et chouchen), quelle sera la garniture de votre première galette ?
Yuio
: Lard et pommes… avec un complément un peu sucré comme du miel. Histoire de faire de la cuisine fusion France/Belgique.



BDJ : Vous l’imaginez comment votre « BOITE DE JEU » idéale ?
Yuio
:


BDJ : Avant de nous quitter, pouvez-vous nous dire quelques mots sur vos prochains projets ?
Yuio
: Je n’en ai qu’un seul qui semble certain : continuer à dessiner. Freelance, c’est juste arriver à s’auto-assurer de ça : « je vais continuer ! ».



BDJ : Je vous remercie de ce temps que vous nous avez accordé. Je vous laisse le mot de la fin...
Yuio
: Un grand merci à vous… et merci de votre accueil dans la « Bulle de Jeux ».

Pour visiter le blog de YUIO : cliquez ici

Pour en savoir plus sur Wirqocha : chez Sit Down!
Pour en savoir plus sur Dojo : chez Hazgaard
Pour en savoir plus sur Takenoko : chez Bombyx

Pour faire tenir tous les animaux dans l'Arche, c'est COLLETTE qui s'y colle !

Quelques ligne pour vous parler aujourd'hui du travail de Xavier COLLETTE.
Si vous êtes un joueur attentif depuis un petit moment aux sorties du monde ludique, ce dont je ne doute pas, vous avez très certainement déjà eu le plaisir de poser vos yeux sur ses illustrations. En effet, Xavier COLLETTE a notamment illustré la génialissime série des jeux Timeline (édités par Hazgaard et Asmodée -2011) ...

 



... et du tout aussi superbe jeu Et Toque !  
(Libellud - 2011)








Si par hasard vous découvrez pour la première fois Xavier COLLETTE au fil de ces quelques lignes, sachez vient d'illustrer un nouveau jeu vient de sortir, co-signé par les exellents Bruno Cathala/Ludovic Maublanc et édité par Bombyx. Ce jeu, tout joliement posé dans sa boîte en métal répond  au doux nom de Noé.

Les cartes représentent plusieurs animaux de la fameuse arche et s'ils vous paraissent tout gentillets, les règles du jeu, elles, le sont visiblement beaucoup moins !
Mais attardons-nous sur le travail d'illustration qui est remarquable.


Xavier COLLETTE a trifouillé des quantités de gammes de couleurs pour nous offrir des illustrations chaleureuses et chamarées (Chat ! C'est toi qui t'y colle !).
Pour votre plus grand plaisir, Erwan Hascoët, l'un des fondateurs de Bombyx a bien voulu m'envoyer quelques évolutions de couleurs de certaines illustrations du jeu (merci Erwan !).

    


Tiens, l'âne sourit finalement !



L'éléphant a vieilli à en juger par la taille de ses défenses !




Un panda... Une référence à l'un des auteurs ? Non... Si ?
 


Un rhino qui passe de la savane aux nuages verts : on aura tout vu !




M. Noé en "os", puis en chair ...

 




Avec ces progressions, on voit bien le travail des superpositions de calques et des dégradés de nuances et de saturations.


En fait, les illustrations de ce jeu sont assez intéressantes de par leurs couleurs à plus d'un titre.
En effet, Xavier COLLETTE n'est pas qu'un illustrateur de jeu. Cet artiste du crayon est aussi et surtout illustrateur de bande dessinée.


Il nous a déjà gratifié de jolis albums aux personnages et univers proches des films de Tim Burton.

Souvent sombres sans tomber dans un extrême nébuleux, Xavier COLLETTE utilise alors une palette de marrons, de gris, de beiges, d'ocres, de verts ou de bleus pour dépeindre des univers de contes féériques.
Les planches de ces livres sont à l'opposé en terme de couleurs et de traits du jeu Noé. Surprenant...et tout aussi agréable !






Au regard de ces illustrations et des nouveautés ludiques actuelles, il semble que les éditeurs de jeux de société fassent de plus en plus appel à des virtuoses du crayon pour illustrer leurs productions et c'est tant mieux pour nous, les joueurs !
Ne vous privez pas de courir acheter Noé et ces BD : ils vous donneront un vrai coup de bien à vos yeux émerveillés.


Merci M. COLLETTE !

Pour visiter le blog de Xavier COLLETTE : c'est par ici !
Pour en savoir plus sur Noé : chez Bombyx
Pour en savoir plus sur Timeline : chez Hazgaard , chez Asmodée
Pour en savoir plus sur Et Toque ! : chez Libellud